La proclamation des résultats des élections scolaires donne le top départ de l’organisation des premiers conseils d’école dans les écoles maternelles et élémentaires. Moment clé de concertation entre tous les acteurs, le conseil d’école suit des règles strictes de fonctionnement fixées par les textes officiels. Petit abécédaire pour des échanges efficaces et constructifs.
A comme attributions
Né en 1975 de la volonté d’associer les parents au fonctionnement de l’école, le conseil d’école a considérablement évolué, avec notamment des compétences qui ont été largement étendues au fil des lois d’orientation sur l’éducation. Si à l’origine, il n’était qu’une instance d’information, il devient, suite à la loi Jospin, une instance de décision avec plusieurs champs d’action.
Aujourd’hui, les membres du conseil d’école sont amenés à se prononcer sur quantité de sujets : ils votent le règlement intérieur ; établissent le projet d’organisation pédagogique de la semaine scolaire ; adoptent le projet d’école après avoir participé à son élaboration ; donnent leur accord pour l’organisation d’activités complémentaires éducatives, sportives et culturelles, et sur le programme d’actions établi par le conseil école-collège ; sont consultés par le maire pour l’utilisation des locaux en dehors des heures d’ouverture de l’école.
L’avis de la FCPE : Souvent perçu sur le terrain comme une simple « chambre d’enregistrement », le conseil d’école est pourtant LE lieu où les délégués de parents ont un rôle majeur à jouer. Les décisions essentielles pour les enfants et le fonctionnement de l’école y sont prises, et ils ne doivent pas hésiter à faire émerger le dialogue. Pour des échanges sereins avec les équipes éducatives et la mairie sur des sujets possiblement conflictuels, les parents d’élèves élus ont tout intérêt, quand ils le peuvent, à s’accorder entre eux en amont des discussions. Les représentants de parents « experts » peuvent former et informer les « nouveaux » sur le fonctionnement complexe du système éducatif, ce qui leur permettra d’affiner leurs arguments.
C comme convocation
Le conseil d’école se réunit au moins une fois par trimestre et obligatoirement dans les quinze jours suivant la proclamation des résultats des élections des représentants de parents d’élèves, déduction faite des congés scolaires d’automne. Il y a un minimum obligatoire de trois conseils d’école par an. A la demande du directeur, du maire ou de la moitié de ses membres, le conseil d’école peut être convoqué de façon extraordinaire. Le délai de convocation des membres est de huit jours au moins.
Les séances ont lieu à l’école, en dehors des heures de classe, à des moments compatibles avec les activités des parents, à l’heure et au lieu fixés par le directeur.
L’avis de la FCPE : Dans un souci de démocratie scolaire, la FCPE réagit dès que des entorses à la règle lui sont signalées, car les parents d’élèves doivent pouvoir exercer correctement leur mandat. Ce n’est qu’à cette seule condition que la coéducation prendra vraiment corps. Un communiqué a d’ailleurs été envoyé à la presse mercredi 18 octobre, car de nombreuses situations irrégulières ont été constatées, notamment pour imposer un débat précipité sur le retour à la semaine de 4 jours.
E comme égalité
Parents et enseignants sont-ils représentés à 50-50 ? Non, pas toujours. Certes, les textes précisent qu’autant de parents que de classes siègent en conseil d’école, mais les enseignants peuvent être plus nombreux autour de la table. La raison ? Plusieurs enseignants exerçant un service à mi-temps peuvent être présents. Le directeur est aussi en plus, lorsqu’il bénéficie d’une décharge totale.
L’avis de la FCPE : À noter que contrairement aux conseils d’administration dans le second degré, il n’existe pas de quorum au conseil d’école. Même si aucun représentant des parents d’élèves n’a pu être élu, le conseil d’école est valablement constitué. Les suppléants peuvent assister aux séances du conseil d’école mais sans pouvoir prendre part aux débats. Ils n’ont voix délibérative qu’en l’absence des titulaires qu’ils remplacent.
O comme ordre du jour
L’ordre du jour du conseil d’école est arrêté par le directeur selon les propositions adressées par ses membres. La liste des sujets abordés doit être diffusée aux membres du conseil huit jours avant la date de la réunion.
L’avis de la FCPE : Si pour une raison ou une autre, une question que vous souhaitez voir débattue n’est pas inscrite à l’ordre du jour, posez-la lors des questions diverses. La FCPE recommande à ses élus d’être particulièrement attentifs aux points qui concernent les relations avec les parents. Lors du premier conseil d’école, ils peuvent notamment demander aux équipes comment le dialogue sera organisé tout au long de l’année. La création d’un espace parents peut être l’occasion d’échanges plus réguliers et moins institutionnels avec l’équipe enseignante et périscolaire.
P comme procès-verbal
A l’issue de chaque séance, un procès-verbal du conseil d’école est rédigé par le directeur. Il est affiché dans un endroit accessible à tous les parents de l’école. Deux exemplaires sont transmis à l’inspecteur de l’Education nationale, un autre à la mairie, un dernier est archivé à l’école.
L’avis de la FCPE : Nous vous encourageons à rédiger votre propre compte-rendu, donnant votre point de vue et à le diffuser à l’ensemble des parents par l’intermédiaire de l’école. En effet, tout représentant des parents d’élèves, qu’il soit ou non membre d’une association, doit pouvoir rendre compte de ses travaux en conseil d’école. Attention à bien respecter, dans ces documents, les règles de confidentialité qui protègent les informations à caractère personnel.
Z comme zen
C’est sans doute la clé d’un conseil d’école réussi : garder son calme ! Même si, c’est vrai, les débats à l’école prennent parfois une tournure passionnelle, les personnes réunies poursuivent toutes le même objectif : la réussite des enfants. Inutile de nier que des tensions et/ou situations rocambolesques existent – des enseignants et des parents qui font front commun face à des élus municipaux, des parents d’élèves qui ne défendent que l’intérêt de leur propre enfant, des discussions matérielles qui occupent une place démesurée –, mais mieux vaut insister sur le fait que l’intelligence collective est bien plus souvent la règle !