Christelle CARMONA
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Ce jeudi 22 février, à l’appel des syndicats, un rassemblement était organisé devant la DSDEN 13 à Marseille, à l’issue de la réunion du conseil départemental de l’Education nationale afin de préparer la rentrée 2024.
Devant le bâtiment de la direction des services départementaux de l’Education nationale (DSDEN), à Marseille, les drapeaux colorés des syndicats s’agitent mais les mines sont grises. Dans la matinée de ce jeudi 22 février, la réunion du conseil départemental a encore plombé le moral des enseignants du second degré. Dans un contexte national tendu où les annonces du gouvernement concernant les groupes de niveaux organisés dès septembre pour les classes de 6ème et 5ème, le choc des savoirs ou le port de l’uniforme n’en finissent plus de faire polémique, les manifestants alertent sur les menaces qui pèsent sur la rentrée prochaine. “Alors que nous sommes en train de la préparer, les économies imposées par Bercy peuvent tout remettre en question : les classes, le nombre de postes…, explique Nicolas Bernard-Hayrault, secrétaire départemental FSU. Le budget de l’Education nationale pourrait être amputé de 750 millions d’euros.“
Alors, ce mardi, les représentants des enseignants et des parents d’élèves ont rejeté les dotations envisagées pour la rentrée en réclamant un possible ajustement de la carte scolaire en juin, ce que le Dasen a refusé à son tour. Les syndicats sont unanimes, les moyens ne sont pas suffisants ni en termes d’heures, ni en nombre d’enseignants. Autour de la table, un seul élu (le maire LR de La Ciotat, Alexandre Doriol) a fait le déplacement. “On nous enlève encore des moyens alors que tout le monde est déjà en souffrance, rien qu’à Marseille : on se mobilise à Longchamp, au Vallon des Pins, Malraux et dans notre collège d’Anatole-France, mais cela n’émeut pas les élus“, note Célia. Professeure d’histoire-géo au sein de ce collège du 6e arrondissement, elle participe aux manifestations quotidiennes organisées chaque midi par l’équipe pédagogique contre l’organisation des groupes de niveaux. “Une sorte de tri social qui met en danger nos élèves, un détricotage du réseau prioritaire gravissime“, peste l’enseignante. Lors du conseil, deux vœux ont été présentés par les syndicats: contre le choc des savoirs et sur le contrôle de l’enseignement privé. “A l’heure où l’on pose la première pierre d’un nouveau collège jésuite à Arenc (Loyola, ndlr) et que l’on manque de collège public, il faut que l’on se pose les questions du financement, du contrôle des règles et des enseignements…“, insistent les représentants syndicaux.
Alors que s’annonce une journée de mobilisation générale, le 19 mars, les syndicats n’excluent pas de se faire entendre dès la fin des vacances de février. “Les annonces, les réformes, les machines arrières sont tellement violentes que nous vivons cela comme une déclaration de guerre de la part du gouvernement“, souffle Franck Deletraz (Unsa).